L’orthophonie au SAFEP-SSEFS du CRAPI
L’orthophonie est une profession de santé relevant de la famille des métiers de soins. Les statuts professionnels datent de 1964 (JO).
L’orthophonie est une profession de santé relevant de la famille des métiers de soins. Les statuts professionnels datent de 1964 (JO).
L’orthophonie consiste à prévenir, à évaluer et à traiter les difficultés ou troubles :
– du langage oral et écrit et de la communication,
– des fonctions oro-myo-faciales,
– des autres activités cognitives dont celles liés à la phonation, à la parole, au langage oral et écrit, à la cognition mathématique.
Elle consiste également à :
– à maintenir les fonctions de communication et de l’oralité dans les pathologies dégénératives et neurodégénératives,
– et à dispenser l’apprentissage d’autres formes de communication non verbale permettant de compléter ou de suppléer les fonctions verbales.
L’orthophonie s’attache aux dimensions plurielles du concept de langage, comme moyen d’expression, d’interaction et d’accès à la symbolisation dans toutes ses dimensions, notamment :
- Linguistiques
- Cognitives
- Psycho-affectives
L’orthophonie s’intéresse également à toutes les altérations de la sphère oro-faciale.
Ainsi, et malgré certaines idées reçues, l’orthophonie se différencie du travail pédagogique. Le rôle de l’orthophoniste n’est pas celui d’un apprentissage mais bien d’une démarche diagnostique et de rééducation, dans le cadre d’une prise en soin spécifique, complémentaire d’autres professions thérapeutiques et éducatives.
Le décret de compétences du 02 mai 2002 reconnait à l’orthophoniste les actes suivants :
- Acte de diagnostic
- Acte d’Intervention orthophonique
- Acte de prévention
- Acte de dépistage
- Acte de guidance parentale
- Acte d’information
L’évolution de la profession a conduit à une refonte de la formation initiale, passant d’un diplôme en 4 ans (reconnu bac+2) à un Master II, juste reconnaissance des compétences acquises par la profession. Les orthophonistes salariés réclament que cette reconnaissance soit appliquée dans les établissements de santé et médicosociaux, en modifiant leur statut intermédiaire pour obtenir celui de cadre technique (rang A de la Fonction Publique).
Dans le cadre du SAFEP-SSEFS du CRAPI, les orthophonistes se spécialisent dans le champ de la surdité. Répondant au décret de compétences du 2 mai 2002, ils sont donc amenés à effectuer :
- Des actes diagnostics : les orthophonistes participent au diagnostic des troubles du langage, liés à la surdité et aux diagnostics différentiels dans le cadre des évaluations et des admissions, en lien avec l’équipe ;
- De prise en soins : au-delà de la prise en charge spécifique et globale du langage de l’enfant sourd, l’orthophoniste se spécialise dans le suivi précoce des enfants appareillés et implantés : éducation précoce, éducation auditive. Il est attentif aux troubles de la voix et aux spécificités du développement de la pensée chez l’enfant sourd. L’orthophoniste se doit de présenter et d’utiliser des moyens de communication (LSF) ou des outils augmentatifs au développement du langage (LPC) afin de correspondre au mieux à la demande de l’enfant et de sa famille.
L’orthophoniste suit les enfants en individuel et en groupe. Il participe à des groupes thérapeutiques et éducatifs sur des projets particuliers.
- De prévention : l’orthophoniste participe à des actions de prévention auprès des professionnels accompagnant ou accueillant l’enfant sourd (personnels soignants, scolaires, …). Il participe à l’élaboration d’outils de prévention.
- D’accompagnement parental : l’accompagnement parental est un enjeu majeur dans le suivi des enfants sourds. Il permet de soutenir la famille suite au diagnostic, d’expliquer et de rassurer quant à l’évolution langagière, scolaire, sociale et psychologique de l’enfant. Il soutient l’utilisation de la LSF ou du LPC. L’accompagnement familial se prolonge tout au long de la prise en soin de l’enfant.
- De dépistage : l’orthophoniste est amené à mettre en place des actions de dépistage dans le cadre du Département d’Audio-Phonologie du CAMSPS. Il peut également participer à de actions plus larges en lien avec la surdité, selon les demandes de partenaires extérieurs.
- D’information : L’orthophoniste se doit d’informer les partenaires extérieurs sur la surdité de l’enfant accueilli et sur les moyens d’adaptation à mettre en place dans le cadre de son inclusion et du développement de sa communication.
- De formation : l’orthophoniste participe à la formation initiale des étudiants en orthophonie en les accueillant en stage et en s’impliquant dans leur mémoire de fin d’étude. Il peut également donner des cours au Centre de Formation Universitaire en Orthophonie de Tours. Il peut intervenir dans la formation initiale et continue d’autres métiers.
L’ensemble des tâches confiées à l’orthophoniste au sein du SAFEP-SSEFS du CRAPI s’organise avec l’équipe de suivi de l’enfant.
L’orthophonie est une prise en charge riche et diversifiée, à la croisée de nombreuses disciplines.
Elle nécessite une approche personnalisée de manière à faire naître un besoin d’échange, chargé d’une signification affective dans la relation à autrui, et qui permette l’enrichissement, l’affirmation et l’épanouissement du langage par sa réalisation même.
Textes législatifs
- La définition de l’orthophonieest parue dans la loi en janvier 2016 : l’article L4341-1 du code de la santé publique est modifié par la LOI n°2016-41 du 26 janvier 2016 – art. 126.
- Le décret 2002-721du 2 mai 2002 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’orthophoniste
- Le référentiel d’activités du Certificat de Capacité en Orthophonie, publié au Bulletin Officiel N°32du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du 5 septembre 2013